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04 novembre 2017

La Lettre de Patrick LE HYARIC - 4 Novembre 2017

     Bonjour à chacune et à chacun d'entre vous,

      J'ai consacré mon éditorial de l'Humanité Dimanche à un enjeu trop sous-estimé dans les batailles politiques et sociales de l'heure. Nos députés et nos sénateurs ont fait et font beaucoup dans le cadre du débat parlementaire sur le budget de la sécurité sociale mais ceci devrait devenir un enjeu populaire. Les principes qui ont conduit à la mise en place de la sécurité sociale et qui ont été reniés à de multiples reprises depuis sa création, sont maintenant bafoués avec une force nouvelle.

     Ceci est sous-tendu par une formidable bataille à la fois dans les discours selon lesquels nos concitoyens se soigneraient trop, et celle de longue portée contre « les cotisations sociales ». Pourtant ces cotisations sont essentielles, elles représentent le salaire indirect dont on dispose lorsque survient un accident de la vie ou lors de la retraite.

     Une obscure vice-présidente du parti de M. Madelin a d'ailleurs dit tout haut la semaine dernière ce qui se murmure dans les diners où se retrouvent les maitres de l'oligarchie : « la sécurité sociale est un vestige communiste qui date de 1945 ». C'est l'hommage du vice à la vertu. Raison de plus pour expliquer sans cesse ce qu'il y a au fondement de la sécurité sociale d'Ambroise Croizat : la solidarité pour « mettre fin à l'obsession de la misère ».

http://patrick-le-hyaric.fr/securite-sociale-humanisme/

Agressions sexuelles, la parole se libère

     Une révolution est sans doute à l'œuvre avec la parole que prennent partout les femmes victimes d'agressions, de violences sexuelles, de propos sexistes ou d'intimidations diverses, au travail ou ailleurs. La peur recule et c'est une belle nouvelle. Elle provoque un souffle tel que des barrières, des murs, des silences s'écroulent. Ce mouvement doit être soutenu et porter jusqu'au bout, jusqu'à la conquête intégrale de l'égalité entre les femmes et les hommes.

     Partout désormais le débat vit et parcourt les rues, les cités, les usines et les bureaux, y compris ceux des ministères et des pouvoirs. Il ne faut pas le laisser s'éteindre. Au contraire, il faut souffler sur ses braises.


Catalogne, sortir du piège

     La situation en Catalogne et en Espagne occupe une grande place dans l'actualité. A partir de ce qui s'y passe, des questions, des interrogations nouvelles existent dans un pays au passé si meurtri. Là encore, la prise de recul est indispensable, tout comme l'étude de l'Histoire et de la géographie. Il faut encourager à comprendre les événements et les attitudes des uns et des autres. Le regard sur l'avenir doit être à nouveau aiguisé pour sortir d'une vision manichéenne consistant soit à soutenir le pouvoir autoritaire de Madrid soit celui de la Generalitat avec sa déclaration unilatérale d'indépendance.

     La question de la République doit être posée avec force pour aller plus loin que le compromis de la Constitution de 1978, afin de progresser vers une république espagnole, celles des droits économiques et sociaux des travailleurs à retrouver, à reconquérir, dans un pays qui a tant souffert des politiques d'austérité mises en œuvre sous l'égide de la droite et des socialistes en alliance avec les institutions de l'Union Européenne.

     L'enjeu d'un nouveau cadre constitutionnel permettant un saut qualitatif vers une démocratie de participation, permettant à la population espagnole d'être maitre de son destin, de tout ce qui concerne la question sociale, le travail, l'organisation territoriale, une constitution garantissant dans les faits les droits au logement, au travail, à la santé, à l'éducation, les droits des femmes, et comprenant le droit à une autonomie élargie.

     Celle-ci ne sera rien tant que la politique locale est assujettie aux orientations des institutions européennes, et au traité européen tel qu'ils sont mis en œuvre. Ne pas discuter de ces enjeux, c'est laisser les populations en Catalogne, en Espagne et ailleurs dans des illusions ou des luttes pouvant conduire à de douloureuses impasses. Ce débat n'est pas anodin. Il faut le mener.

POINT DE VUE - Une mise en application autoritaire du CETA

http://patrick-le-hyaric.fr/ceta-referendum/

watch?v=-6yID-GeeE0&feature=youtu.be

DESINTOX - La vérité sur la directive"travail détaché"
 
De vrais efforts restent à faire pour contrer le réchauffement climatique
     Les Nations Unies ont annoncé que les efforts des Etats pour contenir le réchauffement climatique étaient très insuffisants. Cela inquiète et appelle à redoubler de vigilance alors que la concentration de CO2 dans l'atmosphère en 2016 a battu des records. Sans les Etats-Unis, les objectifs fixés par la conférence Climat seront très difficiles à atteindre.
 
Amendement Eckert : qu'y a-t-il derrière la polémique ?
     Il y a quelques semaines dans un éditorial de l'Humanité Dimanche, j'ai fait allusion à une obligation de l’État de rembourser une taxe sur les dividendes à des actionnaires pour une valeur de 10 voire 15 milliards d'euros. Cette affaire a fait l'objet de polémique entre les équipes de M. Macron et celles de François Hollande. Les premiers accusant les seconds d'avoir mal ficelé ce dossier. Un amendement présenté par M. Eckert le 11 juillet 2012 pour la mise en place d'une taxe de 3% sur les dividendes est au centre du litige. Mais en 2015, M. Eckert devenu Ministre du budget révèle au sénat que « la France n'est pas en conformité avec le droit européen ». Effectivement la Cour de justice européenne saisie en 2016 décide le 17 mai 2017 que cette taxe est contraire au droit européen. Pourquoi ? Parce qu'elle est une entrave à la libre circulation des capitaux. Et le Conseil constitutionnel corrobore cette décision le 6 octobre 2017.
     Dans la polémique qui a suivi, il est vrai que tous les gouvernements, y compris l'ancien secrétaire général adjoint de l’Élysée, qui s'appelait M. Macron, comme différents ministres de l'économie et du budget, connaissaient le dossier et les difficultés à le faire aboutir.
     Mais comme souvent ces petites polémiques politiciennes cachent « LA » question fondamentale. Celle de l'assujettissement de notre budget au Droit européen, aux traités européens depuis le traité de Maastricht et à l'acte unique européen. Déjà le gouvernement de M.  Sarkozy-Fillon avait été confronté à cette difficulté lorsqu'en 2012 la Cour de justice européenne avait condamné notre pays à rembourser un impôt créé en 2010, taxant à 25% les bénéfices des fonds de placement à l'étranger. Après avoir approuvé les traités européens, tout ce beau monde cherche aujourd'hui à détourner les regards des citoyens par de vaines polémiques. Cela évite de débattre des malfaisances du système qui est adoubé par la Cour de justice européenne et qui vient de couter tout de même 15 milliards d'euros en cinq ans !
     Le combat pour construire une autre communauté européenne de nations libres et souveraines coopérant entres elles, une communauté des peuples et des travailleurs, doit être porté par les progressistes sur le devant de la scène.
     En ce sens, la pétition européenne pour « rendre l'argent aux grecs » (accessible ici) peut être un outil du débat et de ces combats. De même je crois qu'il faut faire vivre une bataille pour que le CETA - Traité de libres échanges avec le Canada - ne soit pas appliqué sans un débat public et une consultation populaire.
 
Réunion du Parlement européen du 22 au 26 octobre
     Je vous laisse ci-joint un compte rendu des débats et votes de la dernière réunion du Parlement européen. Vous retrouverez dans ce résumé toutes mes prises de parole restituées et en vidéo.
 
Je vous souhaite une bonne semaine.
Patrick Le Hyaric

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