Bonjour à chacune et chacun,
Après le cycle des élections du printemps dernier, les votes qui viennent de se tenir en Allemagne et puis encore en Autriche montrent la prégnance forte de l'extrême droite en Europe. Dimanche dernier, les forces de la social-démocratie, des écologistes et des communistes y ont subi un terrible revers, la droite gagnant 15 députés et l'extrême droite 11.
L'Autriche bascule nettement à droite et à la droite extrême sur des bases inquiétantes : volonté de peser pour que l'Autriche rejoigne le groupe de pays dit de Visegrád (Hongrie, Tchéquie, Slovaquie, Pologne) avec en arrière fond la volonté de redéfinir un projet européen sur des bases occidentalistes, racialistes et autoritaristes. L'austérité appliquée dans l'Union européenne, les divisions entretenues par les pouvoirs au nom de la concurrence, le laisser faire dans la profession des idéologies régressistes contre l'autre -le migrant, le salarié du public, le prétendu assisté-, la pureté culturelle font de terribles dégâts qui appellent les forces progressistes, les intellectuels humanistes, les syndicats, les associations à chercher du travail commun.
Colloque à Montpellier sur la situation au Moyen Orient
J'ai éprouvé un immense plaisir samedi dernier à participer au colloque de l'association France Palestine Solidarité sur la situation au Moyen Orient et en Israël et Palestine. J'ai trouvé là des militants attentifs, dévoués, chaleureux et des intervenants de grande qualité dont Anton Salman, le nouveau maire de Bethléem et Ayman Odeh, qui conduit la coalition Liste Unifiée en vue des prochaines élections en Israël. Je ne peux que conseiller de renforcer cette association et lui trouver des relais dans toute l'Europe.
Mobilisation pour la libération de Salah Hamouri
La mobilisation pour la libération de Salah Hamouri continue de se développer, avec une multitude de rassemblement, de conférences, de vote de Conseils municipaux. Je lui donnerai dans les jours à venir un prolongement européen qui se poursuivra en décembre par une initiative au Parlement européen avec Elsa Lefort Hamouri et ses avocats.
États généraux de l'alimentation
Je reviens cette semaine sur le sens des États généraux de l'alimentation, dans mon éditorial de l'Humanité dimanche intitulé "Salaires ouvriers, prix agricoles et … profits" : http://patrick-le-hyaric.fr/prix-agricoles-et-profits/
Un pas vers la révision de la directive détachement des travailleurs
La Commission des affaires sociales et de l'emploi a voté cette semaine un projet de modification de la directive « travailleurs détachés » : http://www.patrick-le-hyaric.eu/detachement-des-travaille...
Cette semaine, j'étais sur le plateau de LCI pour débattre de l'ISF, les élections en Catalogne et la dette grecque. J'y ai parlé de ma pétition lancée la semaine dernière pour demander à la BCE et au FMI de rendre les intérêts de la dette au peuple Grec, dette qui s'élève à près de 10 milliards d'euros, l'équivalent des deux tiers du budget santé du pays.
J'ai aussi participé à un débat sur les Allocations familiales et la remise en cause de leur universalité sur la chaine LCP.
Pour suivre toutes mes activités en vidéo, mes passages télévisés et mes interventions au Parlement européen, abonnez-vous en vous rendant sur ma chaine Youtube :patricklehyaricofficiel
Syndicats : Le droit des travailleurs à s'organiser eux-mêmes
Le mouvement social contre la politique gouvernementale dont l'injustice éclate au grand jour avec la présentation du projet de budget pour l'année 2018 se développe et prend des formes diverses...
Ce sont les travailleurs, les salariés, qui décident de la forme et des rythmes de l'action, tout en continuant de bénéficier des explications des syndicats, particulièrement de la CGT dont l'action extraordinaire doit être salué.
En confirmant lors d'une émission télévisée l'utilisation du mot « bordel » pour qualifier la mobilisation de salariés de GM&S en lutte pour la défense de leurs emplois et de leurs outils de travail, M. Macron dit bien plus que ne le laisserait entendre un abus de langage.
Nous y voyons plutôt la volonté, aussi vieille que le mépris de classe, de dénier aux travailleurs le droit de s'organiser eux-mêmes et de définir par leurs propres moyens les formes de leurs luttes, alors que dans le cas présent leurs conditions d'existence et celles de leurs familles sont lourdement menacées par un plan de licenciement.
Ballotés entre repreneurs et inquiets de perdre travail et salaire, ces salariés tentent de mobiliser les regards et les consciences sur leur situation. Pour y parvenir, ils ne disposent pas des moyens feutrés, de cabinets de conseil et d'avocats cotés. Ils ne profitent pas des règles de droit particulièrement tranchantes dès qu'il s'agit de défendre la propriété privée. Leurs moyens d'action sont sans commune mesure avec la violence sociale des licenciements et des délocalisations, sans commune mesure avec la violence de la guerre économique mondiale qui s'accélère au bénéfice des multinationales et des grands actionnaires.
Bloquer la production par diverses manières, dont la grève reste la plus connue, et mobiliser l'opinion par des actions visibles revient nécessairement à briser le train-train déshumanisant du capitalisme et de la course aux profits. C'est cette résistance populaire et consciente qu'a voulu condamner le Président de la République.
Il importe aujourd'hui de valoriser l'organisation des travailleurs dans leurs syndicats, d'insister sur leur autonomie d'action. Non les travailleurs n'ont pas à accepter docilement les leçons d'un Président de la République les conviant à se ranger derrière la brutalité du capitalisme financiarisé, ni à accepter aucune forme d'enrégimentement.
Il importe au contraire de les aider à déployer leurs initiatives dans un contexte difficile où les forces patronales ont pris un incontestable ascendant. Le nier pour un progressiste, c'est contribuer à désarmer les salariés alors que se sont additionnées les contre-réformes du droit du travail, l'augmentation du taux de chômage et la libéralisation de l'économie depuis le tournant de 1983 où les communistes ont dû quitter le gouvernement. Toutes choses qui ont contribué à modifier le rapport de force en faveur des détenteurs de capitaux. Dire que les syndicats forment, d'un bloc, le rouage d'une seule et même réalité, c'est refuser de nommer le véritable adversaire : le capitalisme dans sa forme néolibérale et ceux qui l'ont laissé prospérer et continuent de le faire.
Les syndicats sont, au contraire, des piliers de la résistance et des conditions de la contre-offensive. Ils sont, dans leur diversité, des écoles du militantisme, des lieux où se forge une conscience « pour soi ». Les ranger dans un « vieux monde » - au profit de quel nouveau monde ?-, revient à se priver d'un outil d'émancipation collective et individuelle et d'un atout décisif dans les luttes sociales et politiques.
Pour ma part, je reste fidèle à la phrase de Marx, mise en exergue des statuts de la première Internationale, indiquant que « l'émancipation des travailleurs doit être l'œuvre des travailleurs eux-mêmes ».
Réception des artisans de la fête de l'Humanité
Nous avons organisé lundi dernier une réception des artisans de la fête de l'Humanité, l'occasion de faire le bilan des activités de cette édition et de remercier toutes celles et ceux qui y ont contribué. A cette occasion j'ai annoncé la date de la prochaine fête qui aura lieu les 14, 15 et 16 septembre 2018.
Je souhaite une bonne semaine à chacune et chacun d'entre vous
Fraternellement,
Patrick Le Hyaric
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