30 mai 2016
Les militants PCF ont planché sur leur congrès de fédération en fédération
Sur le front contre la loi El Khomri et la dérive néolibérale du gouvernement Valls, les communistes, réunis par département avant leur congrès national, ont rappelé leur volonté de construire une alternative.
Département par département, les communistes avaient jusqu’à hier soir pour se réunir en conférence fédérale, afin de préparer le 37e congrès national du PCF prévu du 2 au 5 juin à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Aux quatre coins du pays, la mobilisation contre la loi El Khomri faisait naturellement partie des débats. « Nous avons tenu notre conférence les 20 et 21 mai alors que le dépôt de Douchy-les-Mines était bloqué, raconte Fabien Roussel, secrétaire fédéral du Nord. Nous avons bien sûr envoyé des délégations et passé du temps avec les salariés en lutte. En conférence, nous avons voté une motion pour que le PCF exprime la volonté de sortir des traités européens rejetés par les citoyens, car de ces traités découlent nombre de lois, dont l’actuelle loi travail. »
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28 mai 2016
L'éditorial de Patrick Le Hyaric dans l'Humanité Dimanche - 26 Mai 2016
"Le moment actuel pourrait permettre d’éclairer de façon plus concrète et accessible la nécessité de déchirer le bâillon institutionnel et de reconquérir la souveraineté populaire."
Que le président de la République puisse froidement déclarer, il y a quelques jours, qu’il « ne cédera pas » sur la loi de précarisation du travail prouve une nouvelle fois la perversité de notre régime de monarchie présidentielle. L’immense majorité de nos concitoyens est opposée à ce projet et le fait savoir. Il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale pour le voter. Une partie du groupe socialiste est contre. Une autre se tait par discipline. Quant au président, ni dans la « primaire » ni dans sa campagne électorale il n’a défendu cette thèse. Devenu président, il se donne les mains libres et impose ses choix. Il fait le contraire de ce à quoi il s’était engagé devant les électeurs et impose ce qu’il s’était bien gardé de leur dire !
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26 mai 2016
Edito de l'Huma 26 Mai 2016 : Les français doivent pouvoir s'apprivoiser
Le fond de l’impasse
Jeudi, 26 Mai, 2016
L'Humanité
L'éditorial de Patrick Apel-Muller.
« Les Français doivent pouvoir s’apprivoiser »… Joli lapsus de Manuel Valls, hier à l’Assemblée nationale, qui dit tout à la fois la fragilité d’un pouvoir à qui l’opinion attribue la responsabilité des blocages de carburant et la volonté de museler les salariés. Crispé, à la limite de la fébrilité, le premier ministre s’est affranchi de la vérité en assurant que les salariés des sites pétroliers « ne sont pas concernés par la loi travail ». Il fallait justifier la brutalité du ton… Le chef du gouvernement se montre d’autant plus droit dans ses bottes que son navire tangue. Le président du groupe socialiste, Bruno Le Roux, a même proposé hier de revenir sur l’article 2 de la loi travail, celui qui brise la hiérarchie des normes, avant de rétropédaler dans la plus grande confusion. Mais, surtout, ni l’autoritarisme du 49-3, ni les campagnes contre la CGT, ni les tentatives de division, ni les menaces contre les grévistes ne freinent l’extension du mouvement de grève à de nouveaux secteurs. De nouvelles manifestations se déroulent aujourd’hui. L’énergie et les centrales nucléaires se mettent en grève ; les cheminots, les agents de la RATP et les contrôleurs aériens sont dans l’action ; les routiers prêtent toujours la main et le bâtiment va s’y mettre. Et quand le bâtiment va…
Le pouvoir se rapproche du fond de l’impasse. A-t-il choisi l’escalade de la tension sociale ? Veut-il prendre le risque de troubler l’Euro de football ? Des calculs politiciens ou de carrière parient-ils sur l’épreuve de force ? Jusqu’où va la dévotion au Medef et aux « amis de la finance » ? Tout près de notre frontière, le mouvement massif des salariés belges qui luttent eux aussi contre des déréglementations du travail et des reculs sociaux confirme, après les purges espagnoles, portugaises, grecques, anglaises ou allemandes, que la même prescription a été délivrée par les milieux dirigeants européens. Partout, elle a fait la preuve de sa nocivité. Mais il semble que la France ne soit pas prête à devenir, selon le mot de Jaurès, « le jouet des oligarchies accapareuses ».