Nous avons donc raison ! La semaine dernière, trois économistes du département de la recherche du Fonds Monétaire International ont sévèrement contesté les purges néolibérales à l’œuvre depuis la fin des années 80. L’ouverture des marchés de capitaux, disent-ils, ont considérablement augmenté les risques de crise financière au lieu de les diminuer. Les politiques d’austérité ont comprimé la demande et freiné l’activité. Bref, elles ont provoqué une insécurité économique et sociale.
Dans la foulée, un rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques s’alarme de la montée des inégalités et incrimine une politique démesurément obsédée par « la baisse du coût du travail », c’est à dire par la pressurisation des salaires.
Leurs mots sont choisis, soupesés, pour acter la défaite d’une stratégie de destruction des modèles sociaux qui laisse libre court à la terrible « main invisible » du marché…capitaliste. Les mouvements sociaux qui ébranlent les pays européens et singulièrement la France, auront fini de persuader ces apprentis sorciers à la fois de l’inefficacité économique des mesures imposées et des risques que fait courir leur cruauté sociale. Les économistes du Fonds Monétaire international donnent un nom au système qu’ils critiquent : Le néo-libéralisme. C’est nouveau de leur part !
Le gouvernement devrait donc d’urgence tirer les leçons des impasses meurtrières de l’austérité et des déréglementations. En organisant un meeting pour critiquer les amendements de la droite sénatoriale à la loi de précarisation du travail, il ne rend pas plus présentable et acceptable son propre projet. Plus vite le pouvoir tournera le dos à cette doxa néolibérale inscrite dans tous les textes de recommandations des institutions européennes, mieux cela vaudra pour tout le monde et pour le pays.
Dans ses dernières recommandations toxiques, la Commission de Bruxelles appelle sans ambages à « donner plus de latitude aux entreprises pour adapter les salaires et le temps de travail à leur situation économique ». Elle souhaite également que « les dérogations par rapport aux accords de branche et aux dispositions légales générales sur l’emploi [soient] facilitées à travers la signature d’accords d’entreprise. » C’est toute la philosophie de l’article 2 de la loi Valls qui a été traduite de la novlangue bruxelloise contaminée par les certitudes néolibérales.
Les intérêts protégés du capital par des institutions politiques et financières, la conception d’un monde régit par les bourses et ceux qui en détiennent les cordons, empêchent nos sociétés de se projeter dans un projet moderne en accord avec les métamorphoses de notre époque qui demandent des citoyens et des travailleurs toujours mieux formés et mieux rémunérés.