30 mai 2016
Opposée à la Loi travail, elle refuse d'être honorée par Valls
Par solidarité avec le mouvement social contre la Loi travail, Camille SENON, 93 ans, rescapée du massacre d'Oradour-sur-Glane en 1944, a opposé une fin de non recevoir à la proposition du Premier ministre de l'élever au rang de commandeur de l'Ordre national du mérite.
Accepter cette distinction aujourd'hui serait, explique-t-elle, "renier toute ma vie militante pour plus de justice et de solidarité, de liberté, de fraternité et de paix". "Dans le contexte actuel il m'est impossible d'accepter de votre part cette distinction (...) alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la Loi travail que vous venez d'imposer par le 49-3", a-t-elle écrit dans une lettre adressée à Manuel Valls fin mai.
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28 mai 2016
L'éditorial de Patrick Le Hyaric dans l'Humanité Dimanche - 26 Mai 2016
"Le moment actuel pourrait permettre d’éclairer de façon plus concrète et accessible la nécessité de déchirer le bâillon institutionnel et de reconquérir la souveraineté populaire."
Que le président de la République puisse froidement déclarer, il y a quelques jours, qu’il « ne cédera pas » sur la loi de précarisation du travail prouve une nouvelle fois la perversité de notre régime de monarchie présidentielle. L’immense majorité de nos concitoyens est opposée à ce projet et le fait savoir. Il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale pour le voter. Une partie du groupe socialiste est contre. Une autre se tait par discipline. Quant au président, ni dans la « primaire » ni dans sa campagne électorale il n’a défendu cette thèse. Devenu président, il se donne les mains libres et impose ses choix. Il fait le contraire de ce à quoi il s’était engagé devant les électeurs et impose ce qu’il s’était bien gardé de leur dire !
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26 mai 2016
Edito de l'Huma 26 Mai 2016 : Les français doivent pouvoir s'apprivoiser
Le fond de l’impasse
Jeudi, 26 Mai, 2016
L'Humanité
L'éditorial de Patrick Apel-Muller.
« Les Français doivent pouvoir s’apprivoiser »… Joli lapsus de Manuel Valls, hier à l’Assemblée nationale, qui dit tout à la fois la fragilité d’un pouvoir à qui l’opinion attribue la responsabilité des blocages de carburant et la volonté de museler les salariés. Crispé, à la limite de la fébrilité, le premier ministre s’est affranchi de la vérité en assurant que les salariés des sites pétroliers « ne sont pas concernés par la loi travail ». Il fallait justifier la brutalité du ton… Le chef du gouvernement se montre d’autant plus droit dans ses bottes que son navire tangue. Le président du groupe socialiste, Bruno Le Roux, a même proposé hier de revenir sur l’article 2 de la loi travail, celui qui brise la hiérarchie des normes, avant de rétropédaler dans la plus grande confusion. Mais, surtout, ni l’autoritarisme du 49-3, ni les campagnes contre la CGT, ni les tentatives de division, ni les menaces contre les grévistes ne freinent l’extension du mouvement de grève à de nouveaux secteurs. De nouvelles manifestations se déroulent aujourd’hui. L’énergie et les centrales nucléaires se mettent en grève ; les cheminots, les agents de la RATP et les contrôleurs aériens sont dans l’action ; les routiers prêtent toujours la main et le bâtiment va s’y mettre. Et quand le bâtiment va…
Le pouvoir se rapproche du fond de l’impasse. A-t-il choisi l’escalade de la tension sociale ? Veut-il prendre le risque de troubler l’Euro de football ? Des calculs politiciens ou de carrière parient-ils sur l’épreuve de force ? Jusqu’où va la dévotion au Medef et aux « amis de la finance » ? Tout près de notre frontière, le mouvement massif des salariés belges qui luttent eux aussi contre des déréglementations du travail et des reculs sociaux confirme, après les purges espagnoles, portugaises, grecques, anglaises ou allemandes, que la même prescription a été délivrée par les milieux dirigeants européens. Partout, elle a fait la preuve de sa nocivité. Mais il semble que la France ne soit pas prête à devenir, selon le mot de Jaurès, « le jouet des oligarchies accapareuses ».