05 décembre 2014
Courrier aux 2 Députés P.S. de l'Indre
Parti Communiste Français ~ Fédération de l’Indre
Châteauroux, lundi 1er décembre 2014
à Isabelle BRUNEAU
Députée de l’Indre
4 Place du Marché aux Légumes,
36100 Issoudun
et
à Monsieur Jean Paul CHANTEGUET
Député de l’Indre
6 bis Rue St Luc
36000 CHATEAUROUX
Madame la Députée,
Confortant l’élection de François Hollande à la présidence de la République, les élections
législatives du 17 juin 2012 vous ont donné une majorité pour changer de cap. A l’époque, peu nombreuses étaient les personnes qui, au sein de l’électorat de gauche, pouvaient soupçonner l’état de déshérence dans lequel nous conduiraient les gouvernements que vous soutenez.
Et pourtant ! À mi-parcours de mandature et contrairement aux promesses faites, le chômage atteint un niveau record, la précarité explose. L’austérité pratiquée hier sous l’ère Sarkozy a été remise en selle pénalisant les travailleurs et bloquant la croissance.
Malgré cela vous donnez quitus à une politique qui sous prétexte de relance économique fait la part belle au grand patronat. Ainsi comme en écho aux propos de Manuel Valls déclarant qu’il « aime l’entreprise », les prébendes distribuées aux entreprises - avec une préférence marquée pour les plus importantes ne peuvent que réjouir le Medef. Qui en redemande. Son président, Pierre Gattaz n’estime-t-il pas que le pacte de responsabilité Valls-Hollande, représente à peine « la moitié de ce qu’il faudrait pour être compétitif.»
30 milliards d’exonérations de cotisations sociales, 10 milliards de crédit impôt compétitivité-emploi (CICE) ou les 6 autres au titre du crédit impôt seraient donc des « broutilles » pour M.Gattaz et ses amis.
Pourtant, 200 milliards d’euros de prestations versés, voilà ce que coûte, bon an mal an, à la Nation l’empressement de votre gouvernement à servir le patronat. Et pendant ce temps, le ministre de l’économie Emmanuel Macron, celui des finances, Michel Sapin, parlent de gel des salaires, après celui des pensions, de remise en cause des 35 heures sans oublier la baisse des prérogatives des tribunaux prud’homaux.
Sans oublier les coupes sombres opérées dans le financement de la Sécurité sociale, la
réduction des crédits aux collectivités locales prévues au budget 2015 que vous avez votée !
A ce train, il y a fort à craindre que le MEDEF obtienne la suppression de la justification du motif de licenciement, la révision du smic, la suppression de 2 jours fériés sur 11, le détricotage du code du travail… tout cela au nom de la fameuse « baisse du coût du travail ».
Faut-il vous rappeler que vous êtes député d’un département où le taux de pauvreté atteint 14,10%, où la moyenne des salaires est inférieure de 9% à celle de la région et de 18% à celle de la France et qui, inversement, arrive au 5ème rang pour le versement de l’impôt sur les grandes fortunes.
On aimerait vous voir autrement que fustigeant à propos de Fenwal les « effets négatifs du capitalisme financier » ou dénonçant « la logique actionnariale et financière » d’un groupe comme Fresenius, maitre d’œuvre du démantèlement de l’une de nos plus florissantes entreprises. Pourquoi ne pas tout simplement demander la réactivation du projet de loi qu’en son temps vos collègues sénateurs socialistes avaient voté avec les communistes pour demander l’interdiction des licenciements boursiers ? Cela permettrait de mettre fin aux pratiques de ces groupes qui font de la casse de l’emploi une variable d’ajustement économique. Cela vaut pour Fenwal mais aussi pour F2R, SAFIG, Parqueterie berrichonne, Groupe céramique de France (ex Area Franceram), Sitram, Andritz, Sogefi, etc.
Une majorité de gauche devrait aussi voter une loi donnant aux salariés des droits d’intervention directe dans la gestion et la stratégie des entreprises, la production, l’organisation les conditions de travail, et la politique salariale. Elle devrait impulser la création de pôles publics dans les filières stratégiques (énergie, aérospatial, pharmacie…) au sein desquels l’activité de Fenwal aurait toute sa place.
Cette semaine, MEDEF, CGPME, UPA tentent, via diverses manifestations, de faire pression sur l’opinion publique afin d’obtenir toujours plus de cadeaux du gouvernement. Nous, communistes de l’Indre, dénonçons ces prétentions patronales et exigeons de véritables mesures de transformation sociale.
Et comme il n’est jamais trop tard pour bien faire nous nous permettons de vous interpeller pour que vous interveniez auprès du gouvernement, de votre majorité afin de mettre fin aux pratiques austéritaires en cours et, enfin, promouvoir une politique plus conforme aux attentes du peuple de gauche qui vous a élue.
Veuillez agréer, madame, l’expression de nos sentiments distingués.