23 septembre 2013
RETRAITES : Ce que ferait un vrai gouvernement de gauche !
La déception est immense : sur les retraites, ce gouvernement ne fait que prolonger les contre-réformes de la droite ! En entérinant l’allongement de la durée de cotisation prévue par la réforme Fillon-Sarkozy et en prolongeant cette augmentation à 43 ans d’ici 2035, le gouvernement Hollande-Ayrault tourne le dos à l’attente de toutes celles et ceux qui ont élu Hollande et s’étaient massivement mobilisés en 2010 contre la «réforme»des retraites de N.Sarkozy.
Cette mesure, qui va encore aggraver le chômage des jeunes en retardant le départ des salariés âgés,va les pénaliser durement à l’âge de la retraite. Elle entraînera une baisse régulière du niveau des pensions, car elle incitera à partir en retraite avec décote, et une nouvelle aggravation des inégalités hommes-femmes. L’augmentation des cotisations des salariés amputera des salaires déjà trop bas,et qui restent bloqués.Et les cotisations patronales augmentées seront intégralement compensées par une fiscalisation des allocations familiales, vieille revendication patronale.
En 1982, un gouvernement de gauche décidait la retraite à 60 ans à taux plein, qui passait ainsi de 65 ans à 60 ans (diminution de l’âge légal du taux plein). Toutes les «réformes» de droite ont voulu détruire cet acquis. Il est intolérable qu’un gouvernement qui se prétend de gauche ne rétablisse pas cette conquête populaire détruite par Nicolas Sarkozy.
Une vraie réforme de gauche des retraites est possible. C’est ce que défend le Front de gauche :
- Nous défendons la retraite à 60 ans à taux plein, sans décote,(75 % du salaire brut de référence) à partir des 10 meilleures années dans le privé et des 6 derniers mois dans le public. Toute la gauche doit tenir ferme sur le rétablissement de cet acquis et l’abrogation des réformes mises en place par la droite depuis 1993 ! 40 ans de cotisations c’était déjà trop. La retraite est la continuation du salaire, permettant des activités nouvelles et libres,pour l’engagement associatif, pour la société, pour sa famille, pour la culture. L’allongement de la durée de la vie est un progrès de civilisation, rendu possible grâce à la médecine, mais aussi à la diminution du temps passé au travail sur la vie,sur la semaine et sur la carrière. Nous n’allons pas revenir au19e siècle.
- Le droit à la retraite en bonne santé doit être reconnu. Les conditions du travail, le travail, doivent s’émanciper de la logique de concurrence et de contraintes physiques et psychologiques. Mais pour compenser immédiatement les injustices, des départs automatiques anticipés (trimestres gagnés) doivent être accordés aux victimes de travaux pénibles et dangereux.
- Le droit à la retraite doit être le même pour les femmes et les hommes. Cela signifie l’égalité salariale obligatoire et la compensation intégrale des inégalités de carrières dues aux emplois à temps partiels et aux maternités.
- La retraite à 60 ans doit être une perspective garantie aux jeunes : validation des années d’études comme équivalent du travail, reconnaissance intégrale des emplois précaires comme temps cotisé.
- Aucune pensionne doit être inférieure au SMIC, car 600 000 personnes sont au minimum vieillesse à 750 euros. Les pensions doivent être indexées sur les salaires et non les prix.
Il est possible de financer les retraites à 60 ans !
L’argent existe ! Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, des solutions existent. Mais il faut avoir le courage de s’attaquer à l’injustice de la répartition des richesses, créées uniquement par le travail salarié, mais appropriées par les actionnaires. Il est juste et urgent que cet argent retourne au financement de la solidarité et de la sécurité sociale ! Cela est d’autant plus possible que, contrairement au discours patronal et gouvernemental, la situation n’a rien de catastrophique : le Conseil d’orientation des retraites (COR) a calculé qu’il faudrait une simple hausse de 2,2% des prélèvements à l’horizon 2020 pour combler les déficits de tous les régimes de retraite.
Nos revendications permettent de supprimer le « déficit » :
- Une nouvelle répartition de la richesse produite : depuis 30 ans les dividendes versés aux actionnaires, qui sont une rente improductive, ont explosé : ils représentent plus de 12% de la masse salariale aujourd’hui contre 4% dans les années 1980 ; il serait donc tout à fait possible d’augmenter les salaires et les cotisations patronales - ces dernières n’ont quasiment pas augmenté depuis 1979 -, en diminuant les dividendes versés aux actionnaires ; faire cotiser les dividendes et revenus financiers, c’est 20 milliards d’euros.
- La suppression des inégalités salariales entre les femmes et les hommes permettrait par exemple de gagner 11 milliards d’euros en cotisations retraites à l’horizon 2023.
- La suppression des exonérations de cotisations sociales patronale qui n’ont aucune efficacité sociale et économique, c’est 10 milliards d’euros.
- La retraite par répartition, c’est aussi une question d’emploi de qualité pour tous et toutes, et de répartition des richesses :
- C’est la création d’emplois par une véritable réduction du temps de travail, sur la semaine et sur la vie. 1million d’emplois = 13 milliards d’euros de recettes. Mais l’emploi, ce n’est pas le temps partiel ou précaire. C’est un emploi qualifié et correctement payé, avec interdiction du temps partiel ou précaire imposé.
- En imposant le chômage et la précarité, le patronat accumule des moyens de spéculation, affaiblit la protection sociale et attaque les revenus du plus grand nombre.
- Avec une loi qui établisse une semaine de 32 ou de 30 heures de travail pour tous et toutes, il n’y aurait plus de chômage !
- Abrogation de la loi transposant l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier 2013 qui va créer toujours plus de licenciements, de chômage et de précarité.
- Le Front de gauche appelle à la mobilisation populaire et exige le retrait de la contre-réforme des retraites. Il appelle toutes celles et ceux qui ont chassé la droite en 2012 de faire entendre à Hollande ce que doit être une vraie politique de gauche.Il faut cesser d’obéir au Medef et à la Commission européenne !
Une autre politique à gauche est possible
Le Front de Gauche s’adresse pour cela à toutes celles
et tous ceux qui, souhaitent une politique en rupture avec la
financiarisation de la société et le productivisme.
L’alternative à l’austérité, c’est possible !
Parti Communiste Français - Parti de Gauche - Gauche Unitaire - Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique - République et Socialisme - Convergences et Alternative Parti Communiste des Ouvriers de France - Gauche Anticapitaliste - Les Alternatifs - Mouvement social -
15 septembre 2013
24 Septembre 2013 ~ Conférence Débat sur les retraites
BERNARD FRIOT, Économiste, sociologue, membre fondateur de l’Institut Européen du salariat (I.E.S.), animateur de Réseau salariat, nous montre qu’il n’y a aucun problème de retraite.
En revanche il y a, d’évidence, un problème de répartition des richesses et une spoliation des salariés.
Et si cette conférence-débat était l’occasion de nous ouvrir les yeux sur les dérives du capital... et sur le projet de réforme gouvernemental ?
Les retraites Un enjeu de civilisation
Conférence-débat avec Bernard Friot
Mardi 24 septembre ~ 20 heures
Salle Roger Dion - (ancien centre universitaire)
rue de la République - CHÂTEAUROUX
03 septembre 2013
Lettre ouverte - pétition du Collectif Front de Gauche pour la défense des retraites, à Isabelle Bruneau, Députée de la deuxième circonscription de l'Indre
Madame la Députée,
Une énième réforme des retraites est à l'ordre du jour, consacrant une nouvelle fois l'allongement de la durée de cotisation. "Si j'analyse avec mon cœur, je n'y suis pas favorable, mais, ma raison me dit que c'est la bonne solution si on veut préserver notre système" , déclarez-vous dans la Nouvelle République du 31 août 2013.
C'est ce que la droite a prétendu pour justifier les précédentes réformes, mais toutes ont échoué : excédentaire de 0,5 milliard d'euros en 2000, le régime général des retraites afficherait un déficit de 3,5 milliards d'euros fin 2013. En vérité, ces réformes n'ont fait que pénaliser l'embauche des jeunes, amputer le pouvoir d'achat des pensions et plonger des millions de retraités dans des difficultés croissantes.
Contrairement aux promesses de campagne de François Hollande, le gouvernement Ayrault fait sienne cette antienne éculée : "on vit plus longtemps donc il faut travailler plus longtemps". Certes l'espérance de vie augmente, mais, l'espérance de vie en bonne santé diminue. La souffrance au travail progresse, les risques psychosociaux se développent et de nouvelles pathologies apparaissent.
En réalité, notre système de retraite par répartition ne souffre pas d'un excès de dépenses, mais, d'une insuffisance de recettes. Or, l'argent existe dans notre pays :
- En 2012, les entreprises du CAC 40 ont versé 40,9 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires, prélevés sur les richesses créées par les travailleurs,
- La fortune totale des 500 Français les plus riches a progressé de presque 25% en un an,
- L'évasion fiscale représente un manque à gagner annuel de 30 à 36 milliards d'euros selon le Sénat et pourrait atteindre 60 à 80 milliards d'euros si l'ensemble des facteurs était pris en compte,
- Les exonérations de cotisations sociales patronales se sont élevées à 29,9 milliards d'euros en 2012. Compensées à 95% par le budget de l'Etat, elles ont coûté, en 20 ans, près de 290 milliards d'euros aux contribuables, sans que leur efficacité sur l'emploi ne soit prouvée.
Le rapport Moreau, qui inspire le projet de réforme que vous soutenez, atteste que la pérennisation du financement du système de retraite par répartition ne nécessitera pas plus de 20 milliards d'euros d'ici à 2020. Or, 20 milliards, c'est le montant annuel des allégements fiscaux accordé aux entreprises par le gouvernement Ayrault au nom de la compétitivité, sans contrepartie.
Autre élément porté à votre réflexion : les revenus financiers des entreprises échappent aux prélèvements sociaux. En leur appliquant les taux actuels de cotisations patronales, plus de 80 milliards d'euros pourraient être dégagés, dès 2014, pour la Sécurité sociale, dont 30 milliards pour notre système de retraite solidaire.
Enfin, nous vous rappelons, Madame la Députée, que le financement des retraites est assis sur les richesses produites dans les entreprises et services. Cette richesse (Produit Intérieur Brut) double tous les 30 ans, soit un rythme beaucoup plus soutenu que la croissance du nombre de retraités !
Aussi, à la lumière de tous ces éléments, et parce qu'une retraite digne et en bonne santé est un choix de civilisation, nous exigeons :
- le départ en retraite à 60 ans à taux plein,
- un montant de retraite à 75 % du salaire de référence à partir des 10 meilleures années dans le privé et des 6 derniers mois dans le public,
- l'indexation du niveau des pensions sur les salaires et non plus sur les prix,
- la validation des années de formation - études comme des années travaillées,
- de véritables négociations sur la pénibilité du travail pour un réel départ anticipé,
- une politique de relance de la croissance et de développement du plein emploi (1 million d'emplois = 13 milliards d'euros pour les retraites),
- la revalorisation des salaires et des minima sociaux (1 % d'augmentation = 2,5 milliards d'euros de cotisations) et l'égalité des salaires hommes/femmes ce qui permettrait de dégager des recettes nouvelles pour la couverture sociale et les retraites,
- le développement de la prévention et l'amélioration des conditions de travail afin d'arriver à la retraite en bonne santé
- le développement des services publics en direction des personnes âgées pour une vie sociale digne.
Et enfin, nous demandons que le gouvernement repousse l'échéance parlementaire afin de permettre un grand débat public sur le financement des retraites.
En espérant que vous saurez entendre cette raison-là et la traduire lors de votre vote à l'Assemblée, nous vous prions, madame la Députée, de croire en notre détermination citoyenne.
Le collectif
*Le collectif Front de gauche pour la défense des retraites regroupe le PCF, des militant(e)s syndicalistes, associatifs, des actifs et des retraités.