Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18 avril 2014

Déclaration du groupe communiste – Front de gauche

En s’abstenant massivement lors des dernières élections municipales et en sanctionnant la gauche, l’électorat a exprimé le rejet de la politique conduite par le gouvernement.

Plus qu’un malentendu, il y a une rupture totale avec les attentes populaires. Aucune réponse n’est apportée à la souffrance sociale, à la détresse économique, au déclassement.

En 2012, les français avaient exprimé majoritairement vouloir un vrai changement en faveur du progrès social et de la lutte contre le chômage.

La situation de notre pays requiert une grande détermination pour répondre aux besoins d’emploi, de pouvoir d’achat, de santé, de services publics, de logement…

Il y a urgence à agir pour redonner du souffle à notre économie, combattre les inégalités, développer les services publics, défendre notre modèle social.

La réponse du gouvernement ne doit pas être seulement de changer d’équipe mais bien de changer de politique.

Au-delà des mesures économiques annoncées par le Premier ministre lors de son discours de politique générale, ce qui nous inquiète le plus, c’est son intervention sur la démocratie locale et physionomie de la République.

L’annonce brutale de l’amputation de la moitié des régions à l’horizon 2017 et la suppression totale des conseils généraux d’ici 2020 est une atteinte à la démocratie. Il s’agit d’une mise en conformité des territoires aux ambitions spéculatives du capitalisme qui éloignera encore davantage les citoyens des lieux de décisions.

Les collectivités connaissent déjà et vont continuer à connaitre d’autres bouleversements puisque le gouvernement entend faire 10 milliards d’euros d’économies sur leur dos. Pourtant premiers investisseurs du pays, ces collectivités pourraient désormais ne même plus pouvoir répondre aux besoins sociaux de proximité qu’elles assumaient jusqu’ici.

Il devient urgent de proposer un pacte républicain pour répondre à une société sous tension, incertaine de ses valeurs communes.

Les inégalités sociales et territoriales continuent de structurer une société incapable de conjuguer le respect du singulier et la définition du commun. Au dévoiement des valeurs républicaines, nous devons plus que jamais opposer les valeurs de solidarité, de démocratie et de cohésion sociale.

Il est de la responsabilité des forces de gauche d’ouvrir un autre chemin pour construire une autre alternative de gauche.

C’est le sens de l’appel de notre groupe aujourd’hui.

Un appel au rassemblement de toutes celles et tous ceux qui considèrent qu'il n'y aura pas de transformation sociale sans une politique en rupture avec les logiques libérales qui souhaitent construire une alternative à l’austérité.

Un appel pour développer une mobilisation citoyenne large, profonde et durable qui soit utile aux mobilisations sociales et donne corps à cette alternative.

Un appel qui tend la main à ces femmes et ces hommes qui n’en peuvent plus d’attendre le changement, à ces salarié-es, aux électrices et aux électeurs de gauche, socialistes, écologistes, syndicalistes, militantes et militants associatifs, citoyens engagés ou non...

Il y a bien entendu des débats au sein de notre majorité, naturels vu l’importance des tâches à relever. Mais rien ne met en doute notre volonté et notre détermination à poursuivre dans la durée notre action au quotidien pour la région et ses habitants.

Face à cette situation, il y a donc urgence, urgence à relever de nouveaux défis qui ne peuvent seulement être des mots mais des actes.

Ainsi, nous proposons une feuille de route qui s’appuie sur 5 idées :

  1. L’emploi et la formation.

L’emploi reste la priorité n°1 des habitants de notre région. Les contrats aidés, contrats de génération et emplois d’avenir sont des pansements bienvenus mais ils ne remédient pas au chômage de masse. Nous proposons la création d’un Fond Régional pour l’Emploi et la Formation. Ce fond serait placé sous le contrôle du Conseil Régional et assurerait deux grandes missions :

-         Faire face aux urgences : le Conseil régional interviendrait pour que, dans chaque département, le préfet décide d’un moratoire sur les suppressions d’emploi et réunisse des tables rondes pour discuter des propositions alternatives

Ce Fonds doit être un outil utile pour faciliter l’accès à la formation qualifiante des salariés vulnérables, en liaison étroite avec les missions locales pour l’emploi, l’AFPA et le service public de la formation continue, et encourager le maintien des salariés en formation jusqu’au retour à un emploi décent.

-         Préparer l’avenir : notre région procéderait, en concertation avec les autres collectivités, à un inventaire détaillé des besoins d’emploi, de formation et d’accompagnement.

  1. La démocratie

Dans un contexte, où les taux d’abstention aux échéances électorales sont à la hausse, développer la démocratie régionale est donc primordial afin de rapprocher les citoyens de l’élaboration des politiques les concernant en multipliant les cadres de coélaboration des politiques régionales. Développer la démocratie régionale est essentiel également dans un contexte où le gouvernement est sourd à l’expression et aux attentes populaires. Il est urgent que les citoyens gagnent dans leur territoire comme au sein de leurs entreprises, de nouveaux droits d’intervention. Enrichir la démocratie, c’est permettre à tous ceux qui agissent quotidiennement de participer aux choix collectifs ; c’est renforcer tous les lieux de formation, de débats, d’éducation populaire et assurer la mutualisation des actions et des idées.

  1. La fiscalité

Le gouvernement décide de poursuivre le cadrage budgétaire des collectivités. Il y a pourtant aujourd‘hui nécessité d’une progression des dotations de l’État. L’Etat gèle les dotations, annonce leur baisse, sans qu’aucun travail ne soient fait sur les besoins des collectivités, sur le bilan des actes de décentralisation précédents, sur le poids des futurs transferts de charge. Nos dépenses pourtant ne sont pas gelées, elles. Elles progressent toutes pour faire face aux besoins, au moins de l’inflation. Par ailleurs, l’acte II de la décentralisation nous a transféré des compétences qui n’ont pas été compensées au bon niveau.

Nous pensons qu’il est aujourd’hui nécessaire, non seulement par rapport à l’acte II, mais aussi par rapport à l’acte III à venir, d’exiger que nous ayons une véritable compensation. Il s’agit donc de redonner une autonomie fiscale et des ressources dynamiques à notre collectivité. Nous avons besoin de nouvelles ressources dont nous aurions la maîtrise, assises sur l’activité économique parce que c’est là le cœur de nos compétences.

Nous pensons également que la clause de compétence générale qui nous permet de développer, en plus de ses compétences réglementaires, de nombreuses politiques publiques originales et utiles doit être maintenue.

  1. Le pouvoir d’achat

Les difficultés sociales profondes nécessitent de renforcer nos actions de solidarité. Dans un contexte économique difficile et un taux de chômage en forte hausse, la Région doit poursuivre la mise en œuvre de mesures ayant pour effet de préserver le pouvoir d’achat des familles. Il nous faut également stopper le recours à la Taxe Intérieure sur la Consommation des Produits Energétiques contre lequel nous votons en fin d’année.

  1. La lutte contre les inégalités sociales

Nous proposons d’établir une Charte régionale de défense et de promotion des services publics qui pourrait engager le Conseil régional, les autres collectivités de la Régions (départements, communes…), les syndicats, les associations. Un accent doit être mis pour lutter contre les inégalités d’accès aux soins, à un logement, aux études, aux sports, à la culture, aux loisirs… La Région Centre doit mettre marquer d’une manière encore plus forte sa volonté de lutter contre la pauvreté, l’exclusion, les inégalités et les discriminations de tous genres.

Ces défis, nous pouvons les relever ensemble pour l’avenir de notre Région, pour répondre aux besoins des habitants.

Les commentaires sont fermés.