19 avril 2015
La Marseillaise a le droit de vivre
Le tribunal de commerce de Marseille a déclaré recevable, hier, l’offre de reprise de la Marseillaise par les Éditions des Fédérés portée par Pierre DHARREVILLE, secrétaire du P.C.F. des Bouches-du-Rhône. Depuis sa mise en redressement judiciaire en novembre dernier, la mobilisation n’a pas cessé pour éviter la liquidation du quotidien issu de la Résistance. « C’est le résultat d’une immense bataille menée par les salariés, mais aussi par les lecteurs, les amis qui se sont mobilisés à la faveur de cette épreuve. Ce profond attachement à ce journal est un bien précieux sur lequel nous allons nous appuyer pour que ce titre réponde toujours mieux aux défis de notre temps », commente Pierre DHARREVILLE. « Cela a été une bataille difficile, ajoute-t-il. “La Marseillaise” pouvait disparaître. L’issue n’était pas écrite. C’est aussi un déchirement pour nous de ne pas être parvenus à faire une offre qui soit meilleure sur le plan social, notamment de l’emploi. Mais il faut mesurer que dans la période que nous vivons, c’est une superbe victoire pour les salariés qui vont continuer à exercer leur emploi mais aussi pour “La Marseillaise” et ses lecteurs et plus largement pour le pluralisme et la démocratie. »
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10 mars 2015
Autoroutes : quand la montagne accouche d’une souris
J’ai participé au groupe de travail mis en place par le Premier ministre, en décembre dernier, et destiné à réfléchir à l’avenir des concessions d’autoroutes conclues avec les géants du BTP en 2005. Huit députés et sept sénateurs en ont fait partie.
Cette initiative de Matignon faisait suite au rapport de l’Autorité de la concurrence, qui établissait que les sociétés d’autoroutes avaient transformé les concessions, qui leur avaient été consentie pour une bouchée de pain, en véritables rentes. Ainsi, sur 100 € de péages, entre 20 et 24 € constituent des bénéfices nets et les dividendes versés aux actionnaires ont été multipliés par huit en sept ans (14,9 milliards €).
La mise en place du groupe de travail intervenait également après le dépôt par les parlementaires communistes, d’une proposition de loi (André Chassaigne et moi-même en étions les initiateurs) visant à renationaliser notre réseau autoroutier. Nous l’avions popularisée par une opération de communication au péage de Chamant sur l’A1, en novembre dernier.
De leur côté, 152 députés socialistes, dans le prolongement des préconisations de la mission d’information parlementaire sur les autoroutes, à laquelle j’ai également participé, proposaient de résilier les contrats.
Au sein du groupe de travail, nous avons auditionné de nombreux « experts » contrôlés, la plupart, par Bercy. Au final, la montagne va accoucher d’une souris.
Tous se sont appliqués à nous convaincre que ni la nationalisation, ni la résiliation n’étaient envisageables, car jugées trop coûteuses, ce que je conteste formellement.
Au regard du racket pratiqué sur les usagers, le retour à une maîtrise publique, même si le rachat a un coût, permettrait, tant à l’Etat qu’aux automobilistes, d’y gagner.
A l’inverse, il y a fort à craindre que nous ne débouchions, pour conclure, sur une négociation de marchands de tapis entre les géants du BTP et l’Etat, afin que ce dernier récupère une partie du gâteau, dont les premiers se goinfrent, seuls, actuellement.
Dans cette perspective-là, les usagers ne verront guère les tarifs de péages baisser. N’évoluera que la répartition des bénéfices entre les concessionnaires et l’Etat, selon la recette du pâté d’alouette (un cheval – une alouette).
Dans ces conditions, nous préparerons de nouvelles initiatives destinées à fédérer celles et ceux qui veulent mettre un terme à cette situation.
Patrice CARVALHO
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