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30 mai 2016

Opposée à la Loi travail, elle refuse d'être honorée par Valls

Camille SENON est restée jusqu’à l’aube des années 80, une militante et dirigeante importante de la CGT et du PCF aux Chèques postaux dans le 15ème et à la fédération CGT des PTT.
Photo : AFP

Par solidarité avec le mouvement social contre la Loi travail, Camille SENON, 93 ans, rescapée du massacre d'Oradour-sur-Glane en 1944, a opposé une fin de non recevoir à la proposition du Premier ministre de l'élever au rang de commandeur de l'Ordre national du mérite.

Accepter cette distinction aujourd'hui serait, explique-t-elle, "renier toute ma vie militante pour plus de justice et de solidarité, de liberté, de fraternité et de paix". "Dans le contexte actuel il m'est impossible d'accepter de votre part cette distinction (...) alors que je suis totalement solidaire des luttes menées depuis deux mois par les salariés, les jeunes, une majorité de députés et de Français contre la Loi travail que vous venez d'imposer par le 49-3", a-t-elle écrit dans une lettre adressée à Manuel Valls fin mai.

 

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28 mai 2016

Loi "travail". "M. le président, il n'y a jamais de déshonneur à prendre en compte les aspirations du peuple"

56 parlementaires PS, PCF, écologistes et sans étiquette ont adressé vendredi une lettre au Président de la République pour lui demander "d'agir sans attendre pour une sortie de crise" tenant compte "de l'opposition majoritaire en France" au projet de Loi travail.

Paris, le 27 mai 2016
 
Monsieur le Président de la République, 
 
La France traverse une période de tensions sociales sans précédent alors que la gauche exerce le pouvoir. Nul ne peut se satisfaire d'une telle situation de conflits, d'exaspérations et de souffrances. Cette nouvelle crise était pourtant prévisible. 
Nous n’avons pas cessé d’alerter. Comment s'étonner de cette colère toujours plus vive, des mobilisations qui se multiplient, quand un gouvernement issu de la Gauche et des écologistes, après les débats sur la déchéance de nationalité qui avaient déjà profondément meurtri la France, propose une réforme du Code du travail fondée sur l'inversion de la hiérarchie des normes, et assume de faciliter les licenciements ? 
Comment s'étonner, dans un moment de grave défaillance démocratique, mais aussi de vibrantes aspirations citoyennes, que l'utilisation de l’article 49-3 de la Constitution, dès le début des débats parlementaires, sur un sujet aussi essentiel pour la vie quotidienne que le Code du travail, soit vécue comme un déni de démocratie ?
Ces orientations et ces décisions ne peuvent trouver en l’état une issue positive pour la France. C’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, d'agir sans attendre pour que le dialogue s’engage avec tous, et pour la sortie de crise que nous croyons encore possible.
 

L'éditorial de Patrick Le Hyaric dans l'Humanité Dimanche - 26 Mai 2016

"Le moment actuel pourrait permettre d’éclairer de façon plus concrète et accessible la nécessité de déchirer le bâillon institutionnel et de reconquérir la souveraineté populaire."

Que le président de la République puisse froidement déclarer, il y a quelques jours, qu’il « ne cédera pas » sur la loi de précarisation du travail prouve une nouvelle fois la perversité de notre régime de monarchie présidentielle. L’immense majorité de nos concitoyens est opposée à ce projet et le fait savoir. Il n’y a pas de majorité à l’Assemblée nationale pour le voter. Une partie du groupe socialiste est contre. Une autre se tait par discipline. Quant au président, ni dans la « primaire » ni dans sa campagne électorale il n’a défendu cette thèse. Devenu président, il se donne les mains libres et impose ses choix. Il fait le contraire de ce à quoi il s’était engagé devant les électeurs et impose ce qu’il s’était bien gardé de leur dire !

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